Le cygne au collier d’or
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Extrait : CHAPITRE 1 – Le parrain rabat-joie
Dans la salle à manger de leur villa de Valfons, Eusèbe Toufflard, Désirée Toufflard, son épouse, et Lisbeth Farly, petite-cousine et filleule d’Eusèbe, achevaient de déjeuner, persiennes fermées, dans une demi-obscurité de crépuscule.
Impressionnable, vive, gaie, follement romanesque et douée d’une imagination qui la portait à tout exagérer, la jeune Farly se figurait manger là dans une pièce mortuaire.
— De cette porte-fenêtre qui ouvre sur la terrasse, s’écria-t-elle étourdiment, on a une très belle vue sur le jardin et les bois d’alentour. Me permettez-vous de l’ouvrir, ma cousine ?
La pâle, grosse et molle Mme Toufflard, à cette proposition aussi subversive qu’imprévue, eut un sursaut qui secoua sa somnolence. Elle adressa à son mari sa question coutumière, plus effarée, cette fois :
— Qu’en penses-tu, mon Zésèbe ?
Eusèbe, sur n’importe quoi, pensait immédiatement et décisivement quelque chose.
Resté trente ans dans les affaires, il y avait acquis non seulement une fortune rondelette, mais des opinions-principes sur la vie, sur les gens, sur tout. La réussite l’autorisait à considérer ses jugements comme immuables, infaillibles. Avec une assurance qu’admirait et dont s’accommodait l’hésitante et nonchalante Désirée, le parrain répondit de sa voix fluette, brève, sèche et tranchante :
— Ne touche pas aux persiennes, petite. Le soleil nous donnerait chaud, fanerait les tentures, attirerait les mouches et me fatiguerait la vue. …
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Informations complémentaires
Poids | 170 g |
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Auteur | |
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Numéro de parution | 17 |
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Date de parution | 1924 |
Pages | 226 |
Dimensions | Poche 12 cm x 17,5 cm |