Brigitte et les heures de solitude

Série Brigitte – Tome 16

Ses enfants dispersés par le mariage ou le service militaire, Brigitte n’en continue pas moins à se dévouer : c’est tante Marthe âgée de 92 ans, qui se casse un bras et réclame la nièce absente ; c’est Olivier, qu’un accident banal en soi — l’écroulement d’un vieux cloître où il effectuait la réfection d’anciennes fresques — plonge dans une crise de neurasthénie et qu’il faut entourer de soins, emmener dans le Midi pour une cure de repos.
Incroyable surprise de la vie, ce n’est pas Brigitte qui rend le goût à la vie au malade, mais Huguette maintenant veuve, qui est venue rejoindre ses amis ; et Brigitte se sent obscurément et doublement jalouse : jalouse de l’influence que Huguette, à son insu, a prise sur Olivier ; jalouse aussi du bonheur inquiet et tout neuf de Huguette qui aime le savant Thierry Thiéval, un fort sur lequel il serait bon de s’appuyer, alors que le cher Olivier est parfois un si grand objet de souci.
S’arrachant à ces rêveries stériles et dangereuses, Brigitte se consacre à son dernier petit-fils, le fragile Vivi, l’enfant de Jean-François et de Monique, dont la mère travaille ; mais là encore il faut bientôt renoncer aux douceurs mêmes du dévouement ; la santé du bébé oblige Brigitte à la confier à son gendre, le Dr Dunois ; soigné selon les méthodes modernes, Vivi guérira-t-il de sa trop grande faiblesse ?
Solitude au milieu de tous — certes, Roseline a rendu le goût du travail à son père en organisant avec lui une exposition de leurs œuvres ; mais de nouveau chacun s’absorbe dans sa tâche, sa vocation, ou la recherche inquiète de cette vocation.
Jusqu’au jour où un grave accident arrivé à Vincent fait comprendre à chacun que les cœurs restent unis et que la famille Hauteville est toujours une parcelle vivante de « cet admirable morceau du monde qu’est, entre ses quatre mers, la France ».