L’ombre de ma vie

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Extrait : CHAPITRE PREMIER
Un cirque s’installait sur la place du pays que nous habitions. J’avais à peine sept ans. Naturellement, je me joignis à tous les enfants pour contempler les saltimbanques, car dans ce village les artistes ne portaient pas d’autre nom.
A vrai dire, j’ignorais ce qu’était un cirque, et je ne comprenais rien à cette maison ronde que l’on montait. J’entendais mes aînés vanter les prouesses des acrobates, venus quelques années auparavant, mais je ne m’en souvenais pas. Je regardais de toute ma curiosité, cherchant à deviner ce qui allait se passer, quand ma mère, ou plutôt ma belle-mère, survint et me gifla en criant :
— Veux-tu rentrer, feignante !… T’as donc oublié que t’as une laverie à faire !…
Je ne pleurais pas. J’étais tellement habituée à être battue que je ne trouvais plus de larmes pour ce motif. Je quittai la place, un bras sur la figure pour me préserver d’autres taloches. Je courus à la maison…

« Si les aimables lectrices de Fama ont suivi avec sympathie la charmante artiste Christine dans la première partie de son existence remplie d’événements, nul doute qu’elles souhaitent apprendre de quelle façon Christine Rodilat verra enfin l’ombre de sa vie disparaître… C’est cette lumière qui se découvrira peu à peu le mois prochain, dans L’OMBRE S’EFFACE (Collection Fama n° 68) »