La Croisière d’Amour

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Extrait : CHAPITRE I : AU « MAL-ASSIS »
Robert Le Kerzec se cala profondément dans le siège confortable du bar du « Mal-Assis », et ses yeux bleus se fixèrent sur la forêt de mâts qui oscillait devant lui d’un rythme régulier. Une pluie battante fouettait le port, une de ces pluies diluviennes comme il en tombe au mois de novembre sur la Côte d’Azur. Un fort vent d’Est agitait les flots gris de la Méditerranée, de lourds nuages, couleur de plomb, roulaient dans le ciel bas, paraissant raser la cime des mâts.
Le Kerzec considéra un instant le quai Saint-Pierre, l’intérieur du port, fourmillant d’une infinité de petits bateaux de pêche. Amarrés à la jetée Albert-Edouard, les navires de toutes nationalités se pressaient les uns contre les autres, comme pour se protéger mutuellement de la tempête menaçante. En face, devant le Casino, la flottille habituelle des vedettes automobiles, la silhouette caractéristique du « Chanteclair », assurant le service des Iles de Lérins ; plus loin, les voiliers de moyen tonnage, les cotres, les cutters aux formes élancées, les yachts de croisière, enfin, et parmi eux, « La Décidée », le plus grand de tous, avec ses mâts gigantesques, défiant les nues. …