L’Amour d’une Vedette

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Extrait : CHAPITRE PREMIER
Déjà lentement la lune, gros oeil cyclopéen, montait dans son palais endiamanté. Les passants se faisaient rares dans ce quartier de la Plaine Monceau, lorsqu’une jeune fille s’engagea dans la rue Jouffroy ; elle ne tarda pas à s’arrêter devant un bel immeuble et disparut derrière la porte cochère.
— Bonsoir, madame Moune, salua-t-elle, en entre-bâillant l’huis de la loge, pas de courrier ?
— Si fait, mam’zelle Irène, cette babillarde.
La bonne femme tendit à sa locataire une lettre que la jeune fille mit dans son sac à main. Puis, après une courte conversation, la jeune fille gravit les escaliers pour rentrer chez elle, tout là-haut au sixième étage où elle demeurait seule depuis la mort de ses parents, travaillant souvent le soir à des travaux de copies, elle était employée comme sténo-dactylo dans une grande firme.
Ayant donné de la lumière, elle jeta son petit chapeau sur son lit et, prenant son sac, elle en sortit la missive qu’elle s’empressa de décacheter. A demi-voix, elle lut :
Ma chère Irène,
Viens me chercher, demain soir à six heures et demie à la porte du Ministère. J’ai une foule de choses à te dire. Depuis que je ne t’ai vue, il s’est passé une histoire des plus intéressantes que je te narrerai. La vie est belle ! La vie est bonne ! Je nage dans un océan de bonheur. Je ne puis t’en dire plus long. A demain donc.
Ta meilleure amie, Annette. …