Le coeur pardonne

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Extrait : PREMIÈRE PARTIE
Dès que les premiers jours du printemps font sourire la campagne des environs de Paris, que les lilas fleurissent, impatients et éphémères, embaumant les jardinets étroits, les ginguettes et les restaurants, au bord de la Marne, font peau neuve.
On lessive les volets, les portes, les petites barrières de bois. On repeint les tables et les chaines devenues sales et grises dans l’humidité de l’hiver, comme si elles avaient pris un coup de vieux. Un frotteur fait miroiter le plancher de la salle de danse. On consolide l’estrade de l’orchestre et, surtout, on change les vieilles pancartes indicatrices. Les nouveaux prix de la prochaine saison s’inscrivent bientôt plus imposants que les anciens, sur des cartons tout neufs !
Le patron bedonnant, en manches de chemise, passe son inspection, souriant, satisfait et plein d’espoir. Il attend le premier bal du dimanche qui doit inaugurer la saison d’été. La saison d’été, si le ciel est clément, commence généralement à Pâques.
Monsieur Louvier, propriétaire du « Bal Fleuri », qui étale son jardin ombragé de marronniers séculaires, sur le quai de la Marne, au Perreux, venait ainsi de donner le coup d’oeil du maître, avant l’ouverture du lendemain, deuxième dimanche d’Avril. …