Que maudit soit l’Amour !

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Extrait : CHAPITRE PREMIER
Un ciel d’encre. Des nuages d’un gris métallique et par places cuivrés, s’accrochent au sommet des monts, les drapent d’un voile sinistre. Pas un souffle d’air. Sur les pentes boisées, les sapins aux feuillages devenus immobiles ont tu, pour un moment, leur incessante plainte.
Apeurés, les troupeaux n’ont pas besoin de la voix des bergers pour se hâter vers les parcs ou les étables. Queue basse, gueule béante, les grands chiens efflanqués trottent le long des troupes piétinantes. Une lourde odeur de suint émane des toisons, et la chanson des sonnailles, dans le grand silence oppressant, n’est plus joyeuse, mais affolée.
Appuyée au mur de pierres sèches dont la cour est enclose, Domithilde regarde, dans le chemin en contre-bas, approcher la cohue bêlante des brebis. Devant elle, la vallée s’enfonce, étroite et sauvage ainsi qu’un ravin…