Sur les pas d’un amour

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Extrait : CHAPITRE PREMIER
La porte se ferma doucement, des bruits de pas martelèrent, un instant, les dalles de la cour avant de s’atténuer, puis de s’évanouir dans la nuit hivernale et glacée. Les amis et voisins partis, la grande demeure familiale fut rendue au silence. Je sentis alors s’abattre sur moi le poids de ma solitude. A vingt-deux ans, j’étais seule au monde ! Les larmes, refoulées toute la journée, commencèrent à ruisseler sur mes joues.
J’avais réussi à rester digne pendant la cérémonie à l’église, lors de l’ultime adieu au cimetière. Mais qui aurait pu deviner la somme d’énergie que j’avais dépensée pour ne pas me donner en spectacle ? Pendant que je luttais pour contenir ma peine, ma mémoire me restituait la voix de mon grand-père qui m’insufflait le courage indispensable.
« Il ne faut jamais s’abandonner, ma petite-fille, avait-il coutume de me dire. Quelles que soient les épreuves qui l’assaillent, un être human doit demeurer digne, ne pas chercher à inspirer de la pitié. La pitié d’autrui m’a toujours paru avilissante. Laissons-la aux faibles. Toi et moi, Anne-Laure, nous sommes forts, n’est-ce pas ? Nous le resterons. L’adversité ne nous abattra pas ! »
Pauvre grand-père ! Il ne parlait pas à la légère mais en connaissance de cause. L’adversité, nul plus souvent que lui ne l’avait croisée sur sa longue route, croisée mais aussi surmontée et finalement acceptée avec le courage tranquille que donne une foi sans défaillance…