La Cité sans lumière

Fut une époque où les Éditions Nous-Deux publiaient, en supplément gratuit, des romans complets de leurs auteurs phares. Il s’agissait de découper les pages du supplément selon les pointillés, de les mettre en ordre avant de plier le tout au centre pour former un petit fascicule In-8 de 16 pages. Ces fascicules ne comportent aucune information permettant de les dater.

Extrait :
Le soleil boudait trop souvent la ville grise. Lorsqu’il consentait à se manifester, il était accueilli avec l’indifférence glaciale réservée aux intrus. Il se glissait timidement entre les rues et ne parvenait pas à réchauffer ni les coeurs ni l’atmosphère. Personne ne se laissait émouvoir par sa faible caresse. Les murs restaient froids, comme les gens recroquevillés à l’intérieur de leurs vêtements.
Le faible rai de lumière dorée ravivait la blessure secrète de Marie-Josée. Il était comme le mirage de ce qu’elle souhaitait, de cette chose existant pourtant sur terre mais qui lui demeurait inaccessible : la clarté.
Une fois elle avait espéré : ce jour où Olivier, son ami d’enfance, lui avait parlé d’amour. Dans un élan elle lui avait demandé de l’arracher à sa ville sans soleil et de l’amener vers des cieux plus joyeux, vers un pays de couleurs qui pourrait accueillir leur bonheur…