L’inconnue du crépuscule

Fut une époque où les Éditions Nous-Deux publiaient, en supplément gratuit, des romans complets de leurs auteurs phares. Il s’agissait de découper les pages du supplément selon les pointillés, de les mettre en ordre avant de plier le tout au centre pour former un petit fascicule In-8 de 16 pages. Ces fascicules ne comportent aucune information permettant de les dater.

Extrait :
Le bruit syllabé du train rythmait obstinément un nom : Gilles Audissier… Je me rendais chez Marthe Mérioux, ma marraine. J’allais revoir Boulay-sur-Gémoze, gentil bourg, lieu attendrissant des vacances de naguère. Le train me déposait à La Rochelle où je prendrais le car pour Boulay car j’avais voulu que mon voyage fût tout semblable à ceux de mon enfance…
Il y avait plusieurs années que je n’étais pas retournée à Boulay. Depuis la mort de mes parents, mes oncles et tantes paternels, qui vivaient aux environs de Lyon, m’entouraient d’une particulière sollicitude ; et, tolérant que je continue à vivre à Paris où me retenait mon travail, ils m’appelaient auprès d’eux dès que j’avais quelque loisir. J’avais atteint depuis peu ma majorité, et ma tutrice, soeur aînée de mon père, décida qu’elle me laissait désormais aller et venir à mon gré…